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Rapport du WWF et de l’AJET sur les Peuples Autochtones et la transition énergétique équitable

Rapport et webinaire sur les Peuples Autochtones et la transition énergétique équitable.

Le 10 décembre, le Fonds mondial pour la nature (WWF), en collaboration avec l’Alliance pour une transition énergétique juste (AJET), a présenté le rapport « Peuples Autochtones et transition énergétique juste », avec le soutien de la Fondation autochtone FSC. 

Points forts du webinaire:

Sergio Bonati, responsable Climat et Énergie au WWF Espagne, a présenté le rapport comme une base pour le travail continu de l’AJET, a formulé des recommandations politiques telles que la défense des droits des peuples autochtones, y compris le FPIC, et a partagé deux études de cas tirées du rapport:

  • « Grand-mères solaires » à Madagascar : des femmes locales formées comme ingénieures solaires. 
  • Les Samis de l’Arctique confrontés à la perturbation des routes migratoires des rennes due à l’exploitation minière, au changement climatique et aux infrastructures d’énergie renouvelable. 

Minnie Degawan (Kankanaey-Igorot), directrice générale de la Fondation autochtone FSC:

  • Elle a réfléchi à la Journée des droits de l’homme, et a souligné les violations qui continuent d’être commises, telles que la criminalisation des défenseurs autochtones. 
  • Elle a mis en garde contre une « transition verte » qui porterait préjudice aux peuples autochtones en raison de la demande en minéraux ou de projets d’énergies renouvelables mal planifiés.  
  • Elle a appelé à un changement de discours et a invité les partenaires à considérer l’inclusion autochtone non pas comme un coût, mais comme un moyen d’obtenir des résultats durables. 

Whitner Chase, directeur principal chez Seneca Environmental :  

  • Il a expliqué comment Seneca Environmental aide à commercialiser les certificats d’énergie renouvelable (REC) appartenant aux tribus, en mettant en relation les projets tribaux avec les acheteurs corporatifs. 
  • Il a encouragé la collaboration et souligné les avantages économiques et en termes de souveraineté des projets d’énergie propre appartenant aux tribus. 
  • Il a partagé des exemples de réussite actuels de projets solaires à grande échelle qui génèrent des revenus et des emplois, d’énergie éolienne qui alimente des milliers de foyers et de réduction de la dépendance au gaz fossile. 

Bryan Bixcul (maya-tz’utujil), coordinateur mondial de la Coalition SIRGE :  

  • Il a décrit les luttes actuelles des gouvernements qui font pression pour supprimer les références aux impacts de l’exploitation minière et du mouvement autochtone qui continue de plaider en faveur de zones interdites, du consentement libre, préalable et éclairé (CLPE) et de mécanismes de protection. 
  • Il a partagé les principales réalisations de la COP30 pour les peuples autochtones:  
    • Reconnaissance explicite des droits à l’autodétermination
    • Première reconnaissance par la CCNUCC des peuples autochtones en isolement volontaire.  
    • Référence aux Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme des Nations unies, qui créent des obligations pour les entreprises, et pas seulement pour les États. 

Dean Cooper, directeur mondial du programme Énergie du WWF, a prononcé les discours d’ouverture et de clôture :

  • Il a présenté le rapport comme un outil visant à sensibiliser et à promouvoir la participation des peuples autochtones en tant que partenaires, et non en tant que parties prenantes, dans la transition énergétique.
  • Il a réaffirmé que le rapport constituait le début, et non la fin, de ce travail.
  • Il a souligné les thèmes clés abordés :
    • L’énergie, le climat et la nature sont interdépendants.
    • Les droits des peuples autochtones et la gestion des terres sont fondamentaux, et non facultatifs.

Découvrez comment vous pouvez rejoindre l’Alliance pour une transition énergétique juste ici.

Questions et réponses du séminaire : 

Q : Merci pour ce rapport. Quand sera-t-il disponible en espagnol ?  

R : Merci beaucoup pour votre question. Pour l’instant, aucune traduction n’est prévue. Mais nous vous recommandons de consulter le site web et les réseaux sociaux de l’AJET et du WWF pour vous tenir au courant de toute nouvelle information à ce sujet. Merci !  

Q : Quelle excellente observation que celle selon laquelle les relations sont attendues du point de vue des peuples autochtones, et quelle idée pertinente que celle selon laquelle il est nécessaire de changer le discours. Existe-t-il une approche consensuelle pour garantir la cohérence de ce message en ce qui concerne le FPIC ? 

R : Comme le souligne le rapport, il existe une pluralité de contextes et, par conséquent, il ne peut y avoir de modèle unique pour le CLIP, chaque communauté a son propre protocole et cela doit être respecté. L’essentiel est de reconnaître que les peuples autochtones sont divers et qu’il est donc fondamental d’établir des relations respectueuses. 

Q : Les certificats d’énergie propre peuvent parfois reproduire les problèmes liés aux compensations carbone, en permettant aux entreprises d’acheter des crédits au lieu de réduire leurs propres émissions. Quelles sont les garanties mises en place pour éviter que les certificats ne deviennent une autre faille juridique permettant aux entreprises de continuer à polluer ? 

R : Nous considérons que les certificats d’énergie propre sont un outil efficace pour permettre le développement de nouveaux projets d’énergie renouvelable et nous pensons que les communautés autochtones devraient pouvoir accéder à cette source de revenus aussi facilement que les autres propriétaires d’actifs d’énergie renouvelable. Cependant, tous nos clients ont des stratégies climatiques globales, dans lesquelles l’achat de certificats d’énergie propre s’accompagne d’efforts internes de réduction des émissions. 

Q : L’histoire à succès des Amérindiens est très intéressante, et je pense que la possibilité de devenir propriétaire foncier ou d’une entreprise est essentielle. Pensez-vous que d’autres pays, où les droits fonciers sont contestés par le gouvernement, pourraient évoluer dans une direction similaire ? Y a-t-il d’autres leçons à tirer de cette communauté ? 

R : Bien sûr, à ces deux questions ! Il y a trop de leçons à tirer pour une présentation de 10 minutes ! N’hésitez pas à contacter wchase@senecaenvironmental.com pour toute discussion supplémentaire dans votre contexte spécifique.  

Q : Comment les jeunes peuvent-ils s’impliquer ? 🙂  

R : Vous jouez un rôle clé en impliquant vos communautés et en faisant connaître les connaissances et les priorités autochtones sur la scène internationale. Vous pouvez contacter le Forum international des jeunes autochtones sur le changement climatique (IIYFCC) et contribuer à l’élaboration de solutions climatiques et énergétiques fondées sur les droits, la culture et l’autodétermination. 

Q : Whitner, pourrions-nous contacter SENECA par votre intermédiaire ?  

R : Oui, n’hésitez pas à contacter wchase@senecaenvironmental.com 

Accédez aux présentations partagées ici.

🔗 Regardez le webinaire sur YouTube:

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Semaine du climat à New York 2025: des droits aux partenariats – Travailler avec les peuples autochtones pour la nature

Fondation autochtone FSC à la Climate Week New York 2025

Nous nous rendons à New York pour la Climate Week NYC (du 21 au 28 septembre), où nous rejoindrons des centaines de partenaires et de leaders autochtones afin d’accélérer la mise en œuvre d’actions climatiques concrètes et positives pour la nature. 2025 est une année charnière sur la route de la COP30 au Brésil, et ce moment nous aide à créer une dynamique pour notre plaidoyer commun en faveur de solutions menées par les peuples autochtones et d’opportunités de financement. 

Notre participation à la Climate Week au Nature Hub

Notre participation comprend deux sessions au Nature Hub à New York, destinées à partager des approches pratiques pour développer des solutions autochtones en matière de climat et de biodiversité:

Des droits aux partenariats: travailler avec les peuples autochtones pour la nature 

Ce dialogue d’une heure, organisé par la FSC Indigenous Foundation le 23 septembre, remettra en question le discours dominant sur les droits des peuples autochtones. Depuis des années, de nombreuses déclarations internationales affirment ces droits, mais leur mise en œuvre est souvent insuffisante. Notre session appelle le secteur privé, les gouvernements et les organisations philanthropiques à aller au-delà d’une reconnaissance symbolique et à s’engager dans de véritables partenariats qui défendent les droits tout en s’attaquant à la crise environnementale à laquelle nous sommes confrontés. 

Nous examinerons également les obstacles courants auxquels les parties prenantes sont confrontées lorsqu’elles s’engagent auprès des communautés autochtones, tels que la navigation entre diverses normes culturelles et sociales, ou le fait de savoir qui consulter, entre autres. Parallèlement à ces défis, nous mettrons en avant des exemples de réussite où des partenariats ont permis d’apporter des solutions durables. La discussion montrera comment la collaboration, un financement équitable et des données hautement fiables peuvent stimuler les investissements dans des solutions communautaires basées sur la nature.

Des droits aux partenariats: des partenariats pour réussir — Cercle d’apprentissage entreprises/autochtones 

Dans le cadre de cette table ronde Nature4Climate (N4C), nous participerons en tant que panélistes aux côtés de dirigeants autochtones, d’entreprises et d’investisseurs. La conversation portera sur la manière de co-créer des stratégies de conservation et de résilience climatique qui vont au-delà de la simple conformité. Elle présentera des modèles de financement, des cadres de co-gouvernance et des exemples pratiques qui démontrent comment les entreprises et les communautés autochtones peuvent travailler ensemble pour protéger les écosystèmes, renforcer l’action climatique et établir des partenariats durables basés sur la confiance. 

Ces sessions sont organisées en partenariat avec:

  • Indigenous Chambers of Commerce 

Notre présence à la Climate Week NYC est renforcée par notre étroite collaboration avec le Forest Stewardship Council (FSC). Ensemble, nous faisons progresser une vision commune: les forêts et les peuples autochtones sont essentiels pour résoudre les crises climatiques et de biodiversité. Nous nous tenons aux côtés de partenaires qui défendent la gestion durable des forêts, des systèmes de certification crédibles et des outils innovants tels que FSC Verified Impact. 

Grâce à nos efforts conjoints au Nature Hub et à notre action de sensibilisation coordonnée tout au long de la Climate Week, nous démontrons comment une gouvernance inclusive, des données fiables et des normes d’intégrité élevées peuvent débloquer des financements et des partenariats qui profitent aux populations, aux forêts et à la planète. 

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Forum sur le Cadre de Remédiation du FSC à Jakarta: Réflexions sur l’équilibre sacré entre les forêts et les peuples

L’unité d’intégrité du système du FSC a organisé le Forum de Remédiation Asie-Pacifique à Jakarta, réunissant divers acteurs pour renforcer la compréhension du Cadre de Remédiation du FSC

L’unité chargée de l’intégrité du système du Forest Stewardship Council (FSC) – a organisé le Forum sur le Cadre de Remédiation du FSC Asie-Pacifique à Jakarta, en Indonésie, réunissant des détenteurs de droits, des chefs autochtones, des ONG, des entreprises, des chercheurs et des représentants gouvernementaux afin d’approfondir la compréhension et l’engagement autour du cadre remédiation du FSC. 

FSC Remedy Forum in Jakarta

Qu’est-ce que le cadre de remédiation du FSC ?

Le cadre de remédiation du FSC est un système normalisé qui guide la manière dont les entreprises doivent traiter les dommages environnementaux et sociaux passés liés à la conversion des forêts. 

Il encourage la restauration par le biais de mesures sociales et environnementales, garantit la transparence dans la manière dont le FSC traite les entreprises non conformes et fournit des feuilles de route équitables pour la mise en œuvre de mesures correctives. Son objectif ultime est de restaurer les forêts et les communautés, d’améliorer l’intégrité du système de certification FSC et d’établir des conditions mesurables pour mettre fin à la dissociation et rétablir la confiance. 

Un nouveau chapitre pour les mesures correctives

Depuis son entrée en vigueur le 1er juillet 2023, le cadre de remédiation du FSC vise à remédier aux dommages sociaux et environnementaux résultant des opérations forestières. L’Indonésie, en tant que cadre d’s pilote pour la mise en œuvre de l’, a fourni une étude de cas essentielle sur les opportunités et les défis. Le forum de Jakarta a servi non seulement de plateforme de consultation, mais aussi d’espace de guérison, de dialogue et de réconciliation, mettant en évidence le potentiel positif des mesures correctives pour restaurer les écosystèmes forestiers, protéger la biodiversité et offrir une réparation aux communautés touchées.

FSC Remedy Forum in Jakarta

Voix du forum

Représentant la Fondation autochtone du FSC, Nicholas Mujah (membre du conseil d’administration du FSC-IF), Praful Lakra (coprésident de l’ e du Comité permanent des peuples autochtones du FSC (PIPC) pour la région Asie), Minnie Degawan (directrice générale de la FSC-IF) et Dian Intarini (responsable mondiale des peuples autochtones pour la foresterie et la certification) ont participé activement au Forum de Jakarta sur les mesures correctives, apportant des perspectives diverses en matière de leadership, de gouvernance et d’engagement communautaire.  

Au cours du forum, les participants ont fait valoir que si les droits sont mal compris, négligés ou seulement reconnus de manière superficielle, les mesures correctives risquent de devenir purement symboliques et peuvent reproduire le préjudice plutôt que de le réparer. Nicholas a souligné ce point, rappelant aux participants combien il est essentiel de comprendre les droits des titulaires de droits dans le cadre du système de gestion forestière.  

 De plus, Praful a partagé des informations sur sa région, l’Inde, soulignant la nécessité d’intégrer les connaissances autochtones dans le processus et tirant des leçons des mesures correctives prises dans le domaine minier dans ce pays. En tant que coprésident du Comité permanent des peuples autochtones (PIPC), la participation de Praful revêtait une importance particulière. Avec Marchus Colchester (membre du conseil d’administration du FSC et agent de liaison du PIPC), qui a également participé au forum, leur présence a souligné l’importance de veiller à ce que les perspectives autochtones soient systématiquement prises en compte dans les processus du FSC. La présence du PIPC à l’événement a créé un espace précieux pour le dialogue, le partage des connaissances et la réflexion, qui peut contribuer à renforcer la prise de décision au niveau mondial. 

FSC Remedy Forum in Jakarta
FSC Remedy Forum in Jakarta
De gauche à droite : Praful Lakra (coprésident du PIPC, région Asie), Marchus Colchester (conseil d’administration du FSC), Nicholas Mujah (membre du conseil FSC-IF), Dian Intarini (responsable mondial des peuples autochtones pour la foresterie et la certification) 
 
FSC Remedy Forum in Jakarta
De gauche à droite : Isnadi de Riau, Kuspawansyah de Kalimantan oriental, Nicholas Mujah (membre du Conseil FSC-IF) et Minnie Degawan (directrice générale FSC-IF) 

De plus, Minnie a rappelé aux participants que pour les peuples autochtones, la remédiation ne consiste pas en une liste de consultations ou d’activités, mais plutôt en un rétablissement de l’équilibre et en une préservation des relations: avec la terre, les communautés et l’invisible. 

FSC Remedy Forum in Jakarta

“Les forêts sont nos proches,” a-t-elle déclaré. “Elles sont le lieu de repos de nos ancêtres, où nous enterrons les cordons ombilicaux de nos enfants pour les relier à la Terre Mère. Préserver la forêt, c’est préserver la Terre et la communauté. Pour nous, la réparation signifie rétablir cet équilibre sacré.

Minnie a souligné la nécessité d’une communication plus claire sur ce qu’est le cadre de remédiation et ce qu’il n’est pas. Elle a insisté sur le fait que sans cette clarté, les communautés risquent d’avoir de fausses attentes et de subir davantage de préjudices.  

FSC Remedy Forum in Jakarta

Au cœur de son message se trouvait l’appel à redéfinir le consentement libre, préalable et éclairé (FPIC) comme un processus de construction de relations plutôt que comme une étape procédurale, rappelant aux participants que le consentement est fondé sur la confiance, l’équité et la compréhension mutuelle.  

Enfin, Dian Intarini a suggéré que les mesures de réparation soient alignées sur les politiques nationales en matière d’autonomisation des communautés et de droits fonciers, par exemple la loi indonésienne sur les villages, afin de soutenir la durabilité à long terme de ces mesures. 

Observations clés

Au cours des trois jours, l’ordre du jour est passé de l’exploration de solutions pour accélérer les mesures correctives à des présentations sur la guérison sociale et culturelle dans les conflits non résolus, puis à une réunion à huis clos avec les titulaires de droits pour réfléchir à leurs préoccupations et à leurs attentes.  

FSC Remedy Forum in Jakarta

Le forum a réussi à favoriser un dialogue ouvert et constructif, même s’il a également révélé un décalage dans la manière dont les parties prenantes comprenaient le cadre et mis en évidence des tensions entre les peuples autochtones et les communautés de migrants/transmigrants qui nécessitent des approches sensibles. Au milieu de ces dynamiques, la Fondation autochtone du FSC s’est imposée comme un facilitateur neutre et fiable, prêt à soutenir continuellement le processus. 

FSC Remedy Forum in Jakarta

Perspectives d’avenir

Alors que le cadre de remédiation du FSC continue de prendre forme, les enseignements tirés du forum de Jakarta nous rappellent que la remédiation doit être intentionnelle, inclusive et ancrée dans le respect des droits et des visions du monde des peuples autochtones.  

Le travail qui nous attend ne sera pas facile, mais comme l’a souligné Minnie: “Nous avons survécu au génocide et à la colonisation en agissant de manière réfléchie et prudente. Ne nous précipitons pas, mais veillons à ce que les mesures correctives soient véritablement efficaces.

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Brassage le avenir: le parcours de Daniel Maches et Jaymar Garcia vers la durabilité économique fondée sur les connaissances autochtones

Comment deux jeunes autochtones cultivent la culture et la durabilité

Brewing a Future: Daniel Maches and Jaymar Garcia’s Journey to economic sustainability rooted in Indigenous knowledge coffee

Les forêts régulent notre climat, purifient l’air que nous respirons et préservent la biodiversité qui rend la vie possible. Pourtant, chaque année, plus de 12 millions d’hectares de forêts disparaissent à cause de pratiques destructrices.  

La Fondation autochtone du FSC (FSC-IF), en collaboration avec le Forest Stewardship Council (FSC), travaille aux côtés des peuples autochtones pour protéger les forêts et renforcer les solutions naturelles proposées par les communautés autochtones. Au cœur de cette vision se trouvent des jeunes autochtones comme Daniel et Jaymar, qui transmettent la sagesse ancestrale aux générations futures. 

Comment deux jeunes autochtones cultivent la culture et la durabilité

Sur les pentes boisées de Benguet, aux Philippines, deux jeunes entrepreneurs autochtones prouvent que les affaires peuvent être à la fois un acte de préservation culturelle et de gestion environnementale. Daniel Jason Maches, de la tribu ILias, et Jaymar Garcia, des tribus Kankanaey et Kalanguya, ont cofondé Banolmi Store PH afin de mettre en valeur le café cultivé en forêt et la cuisine traditionnelle issue du savoir ancestral.

Brewing a Future: Daniel Maches and Jaymar Garcia’s Journey to economic sustainability rooted in Indigenous knowledge coffee

Pour Daniel et Jaymar, l’entrepreneuriat n’est pas seulement une question de profit, mais aussi de valeur. Dans leur langue, Banolmi signifie “notre valeur” et symbolise l’héritage des montagnes, des rivières, des rizières en terrasses et des forêts transmis par leurs ancêtres. “Nos forêts sont notre vie, explique Daniel. Elles nous fournissent de l’eau, de la nourriture et une identité. Les protéger n’est pas seulement une question de survie, c’est aussi honorer nos ancêtres.”

Brewing a Future: Daniel Maches and Jaymar Garcia’s Journey to economic sustainability rooted in Indigenous knowledge coffee

Leur travail remet en question la domination des industries extractives en offrant des moyens de subsistance durables qui restaurent la biodiversité au lieu de l’épuiser. Grâce à l’agriculture agroécologique, ils font revivre des variétés de riz anciennes et des semences indigènes, créent une banque de semences pour l’avenir et transforment la culture du café en un outil de conservation. Jaymar réfléchit: “La nourriture, c’est la culture. En préservant notre cuisine indigène, nous préservons également les espèces indigènes qui font vivre notre peuple.” 

Brewing a Future: Daniel Maches and Jaymar Garcia’s Journey to economic sustainability rooted in Indigenous knowledge coffee

Au-delà de l’agriculture, Banolmi Store PH est devenu une banque de semences de la mémoire culturelle, préservant des saveurs et des pratiques qui risquent de disparaître. L’impact s’étend à leur communauté: les familles considèrent désormais le café et les aliments indigènes comme des sources de revenus durables, tandis que la cuisine traditionnelle est de plus en plus reconnue comme une identité culturelle et un outil de conservation de la biodiversité. 

Le parcours n’a pas été sans risques. Entre leurs obligations familiales et les accusations de communisme dont ils ont fait l’objet pendant leur combat, Daniel et Jaymar ont fait preuve de courage et de leadership, trouvant des moyens non conflictuels de défendre leurs forêts tout en renforçant la confiance de la communauté.  

Perspectives d’avenir

Ces entrepreneurs autochtones rêvent de développer Banolmi pour en faire un modèle reproductible dans d’autres communautés, démontrant ainsi que les entreprises dirigées par des autochtones sont à la fois viables et transformatrices. Ils envisagent non seulement des plantations de café, mais aussi des systèmes agroforestiers complets qui fournissent de la nourriture, restaurent les forêts et préservent les traditions culturelles. 

Brewing a Future: Daniel Maches and Jaymar Garcia’s Journey to economic sustainability rooted in Indigenous knowledge coffee

Pour y parvenir, ils espèrent établir des partenariats avec des organisations, des entreprises et des particuliers qui partagent leur vision, ainsi qu’avec des collaborateurs capables de les aider à ouvrir des marchés, à fournir des ressources et à amplifier leur message. “Notre objectif est de montrer que les aliments et les produits autochtones ne sont pas seulement un héritage, mais aussi l’avenir,” déclare Jaymar.  

En cette Journée mondiale de l’entrepreneuriat, l’histoire de Daniel et Jaymar nous rappelle que les connaissances autochtones sont source d’innovation. Leur entreprise ne se limite pas à la production de café: elle cultive un avenir où la culture, la communauté et la conservation prospèrent ensemble. 

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