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Forum sur le Cadre de Remédiation du FSC à Jakarta: Réflexions sur l’équilibre sacré entre les forêts et les peuples

L’unité d’intégrité du système du FSC a organisé le Forum de Remédiation Asie-Pacifique à Jakarta, réunissant divers acteurs pour renforcer la compréhension du Cadre de Remédiation du FSC

L’unité chargée de l’intégrité du système du Forest Stewardship Council (FSC) – a organisé le Forum sur le Cadre de Remédiation du FSC Asie-Pacifique à Jakarta, en Indonésie, réunissant des détenteurs de droits, des chefs autochtones, des ONG, des entreprises, des chercheurs et des représentants gouvernementaux afin d’approfondir la compréhension et l’engagement autour du cadre remédiation du FSC. 

Qu’est-ce que le cadre de remédiation du FSC ?

Le cadre de remédiation du FSC est un système normalisé qui guide la manière dont les entreprises doivent traiter les dommages environnementaux et sociaux passés liés à la conversion des forêts. 

Il encourage la restauration par le biais de mesures sociales et environnementales, garantit la transparence dans la manière dont le FSC traite les entreprises non conformes et fournit des feuilles de route équitables pour la mise en œuvre de mesures correctives. Son objectif ultime est de restaurer les forêts et les communautés, d’améliorer l’intégrité du système de certification FSC et d’établir des conditions mesurables pour mettre fin à la dissociation et rétablir la confiance. 

Un nouveau chapitre pour les mesures correctives

Depuis son entrée en vigueur le 1er juillet 2023, le cadre de remédiation du FSC vise à remédier aux dommages sociaux et environnementaux résultant des opérations forestières. L’Indonésie, en tant que cadre d’s pilote pour la mise en œuvre de l’, a fourni une étude de cas essentielle sur les opportunités et les défis. Le forum de Jakarta a servi non seulement de plateforme de consultation, mais aussi d’espace de guérison, de dialogue et de réconciliation, mettant en évidence le potentiel positif des mesures correctives pour restaurer les écosystèmes forestiers, protéger la biodiversité et offrir une réparation aux communautés touchées.

Voix du forum

Représentant la Fondation autochtone du FSC, Nicholas Mujah (membre du conseil d’administration du FSC-IF), Praful Lakra (coprésident de l’ e du Comité permanent des peuples autochtones du FSC (PIPC) pour la région Asie), Minnie Degawan (directrice générale de la FSC-IF) et Dian Intarini (responsable mondiale des peuples autochtones pour la foresterie et la certification) ont participé activement au Forum de Jakarta sur les mesures correctives, apportant des perspectives diverses en matière de leadership, de gouvernance et d’engagement communautaire.  

Au cours du forum, les participants ont fait valoir que si les droits sont mal compris, négligés ou seulement reconnus de manière superficielle, les mesures correctives risquent de devenir purement symboliques et peuvent reproduire le préjudice plutôt que de le réparer. Nicholas a souligné ce point, rappelant aux participants combien il est essentiel de comprendre les droits des titulaires de droits dans le cadre du système de gestion forestière.  

 De plus, Praful a partagé des informations sur sa région, l’Inde, soulignant la nécessité d’intégrer les connaissances autochtones dans le processus et tirant des leçons des mesures correctives prises dans le domaine minier dans ce pays. En tant que coprésident du Comité permanent des peuples autochtones (PIPC), la participation de Praful revêtait une importance particulière. Avec Marchus Colchester (membre du conseil d’administration du FSC et agent de liaison du PIPC), qui a également participé au forum, leur présence a souligné l’importance de veiller à ce que les perspectives autochtones soient systématiquement prises en compte dans les processus du FSC. La présence du PIPC à l’événement a créé un espace précieux pour le dialogue, le partage des connaissances et la réflexion, qui peut contribuer à renforcer la prise de décision au niveau mondial. 

De gauche à droite : Praful Lakra (coprésident du PIPC, région Asie), Marchus Colchester (conseil d’administration du FSC), Nicholas Mujah (membre du conseil FSC-IF), Dian Intarini (responsable mondial des peuples autochtones pour la foresterie et la certification) 
 
De gauche à droite : Isnadi de Riau, Kuspawansyah de Kalimantan oriental, Nicholas Mujah (membre du Conseil FSC-IF) et Minnie Degawan (directrice générale FSC-IF) 

De plus, Minnie a rappelé aux participants que pour les peuples autochtones, la remédiation ne consiste pas en une liste de consultations ou d’activités, mais plutôt en un rétablissement de l’équilibre et en une préservation des relations: avec la terre, les communautés et l’invisible. 

“Les forêts sont nos proches,” a-t-elle déclaré. “Elles sont le lieu de repos de nos ancêtres, où nous enterrons les cordons ombilicaux de nos enfants pour les relier à la Terre Mère. Préserver la forêt, c’est préserver la Terre et la communauté. Pour nous, la réparation signifie rétablir cet équilibre sacré.

Minnie a souligné la nécessité d’une communication plus claire sur ce qu’est le cadre de remédiation et ce qu’il n’est pas. Elle a insisté sur le fait que sans cette clarté, les communautés risquent d’avoir de fausses attentes et de subir davantage de préjudices.  

Au cœur de son message se trouvait l’appel à redéfinir le consentement libre, préalable et éclairé (FPIC) comme un processus de construction de relations plutôt que comme une étape procédurale, rappelant aux participants que le consentement est fondé sur la confiance, l’équité et la compréhension mutuelle.  

Enfin, Dian Intarini a suggéré que les mesures de réparation soient alignées sur les politiques nationales en matière d’autonomisation des communautés et de droits fonciers, par exemple la loi indonésienne sur les villages, afin de soutenir la durabilité à long terme de ces mesures. 

Observations clés

Au cours des trois jours, l’ordre du jour est passé de l’exploration de solutions pour accélérer les mesures correctives à des présentations sur la guérison sociale et culturelle dans les conflits non résolus, puis à une réunion à huis clos avec les titulaires de droits pour réfléchir à leurs préoccupations et à leurs attentes.  

Le forum a réussi à favoriser un dialogue ouvert et constructif, même s’il a également révélé un décalage dans la manière dont les parties prenantes comprenaient le cadre et mis en évidence des tensions entre les peuples autochtones et les communautés de migrants/transmigrants qui nécessitent des approches sensibles. Au milieu de ces dynamiques, la Fondation autochtone du FSC s’est imposée comme un facilitateur neutre et fiable, prêt à soutenir continuellement le processus. 

Perspectives d’avenir

Alors que le cadre de remédiation du FSC continue de prendre forme, les enseignements tirés du forum de Jakarta nous rappellent que la remédiation doit être intentionnelle, inclusive et ancrée dans le respect des droits et des visions du monde des peuples autochtones.  

Le travail qui nous attend ne sera pas facile, mais comme l’a souligné Minnie: “Nous avons survécu au génocide et à la colonisation en agissant de manière réfléchie et prudente. Ne nous précipitons pas, mais veillons à ce que les mesures correctives soient véritablement efficaces.

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Brassage le avenir: le parcours de Daniel Maches et Jaymar Garcia vers la durabilité économique fondée sur les connaissances autochtones

Comment deux jeunes autochtones cultivent la culture et la durabilité

Les forêts régulent notre climat, purifient l’air que nous respirons et préservent la biodiversité qui rend la vie possible. Pourtant, chaque année, plus de 12 millions d’hectares de forêts disparaissent à cause de pratiques destructrices.  

La Fondation autochtone du FSC (FSC-IF), en collaboration avec le Forest Stewardship Council (FSC), travaille aux côtés des peuples autochtones pour protéger les forêts et renforcer les solutions naturelles proposées par les communautés autochtones. Au cœur de cette vision se trouvent des jeunes autochtones comme Daniel et Jaymar, qui transmettent la sagesse ancestrale aux générations futures. 

Comment deux jeunes autochtones cultivent la culture et la durabilité

Sur les pentes boisées de Benguet, aux Philippines, deux jeunes entrepreneurs autochtones prouvent que les affaires peuvent être à la fois un acte de préservation culturelle et de gestion environnementale. Daniel Jason Maches, de la tribu ILias, et Jaymar Garcia, des tribus Kankanaey et Kalanguya, ont cofondé Banolmi Store PH afin de mettre en valeur le café cultivé en forêt et la cuisine traditionnelle issue du savoir ancestral.

Pour Daniel et Jaymar, l’entrepreneuriat n’est pas seulement une question de profit, mais aussi de valeur. Dans leur langue, Banolmi signifie “notre valeur” et symbolise l’héritage des montagnes, des rivières, des rizières en terrasses et des forêts transmis par leurs ancêtres. “Nos forêts sont notre vie, explique Daniel. Elles nous fournissent de l’eau, de la nourriture et une identité. Les protéger n’est pas seulement une question de survie, c’est aussi honorer nos ancêtres.”

Leur travail remet en question la domination des industries extractives en offrant des moyens de subsistance durables qui restaurent la biodiversité au lieu de l’épuiser. Grâce à l’agriculture agroécologique, ils font revivre des variétés de riz anciennes et des semences indigènes, créent une banque de semences pour l’avenir et transforment la culture du café en un outil de conservation. Jaymar réfléchit: “La nourriture, c’est la culture. En préservant notre cuisine indigène, nous préservons également les espèces indigènes qui font vivre notre peuple.” 

Au-delà de l’agriculture, Banolmi Store PH est devenu une banque de semences de la mémoire culturelle, préservant des saveurs et des pratiques qui risquent de disparaître. L’impact s’étend à leur communauté: les familles considèrent désormais le café et les aliments indigènes comme des sources de revenus durables, tandis que la cuisine traditionnelle est de plus en plus reconnue comme une identité culturelle et un outil de conservation de la biodiversité. 

Le parcours n’a pas été sans risques. Entre leurs obligations familiales et les accusations de communisme dont ils ont fait l’objet pendant leur combat, Daniel et Jaymar ont fait preuve de courage et de leadership, trouvant des moyens non conflictuels de défendre leurs forêts tout en renforçant la confiance de la communauté.  

Perspectives d’avenir

Ces entrepreneurs autochtones rêvent de développer Banolmi pour en faire un modèle reproductible dans d’autres communautés, démontrant ainsi que les entreprises dirigées par des autochtones sont à la fois viables et transformatrices. Ils envisagent non seulement des plantations de café, mais aussi des systèmes agroforestiers complets qui fournissent de la nourriture, restaurent les forêts et préservent les traditions culturelles. 

Pour y parvenir, ils espèrent établir des partenariats avec des organisations, des entreprises et des particuliers qui partagent leur vision, ainsi qu’avec des collaborateurs capables de les aider à ouvrir des marchés, à fournir des ressources et à amplifier leur message. “Notre objectif est de montrer que les aliments et les produits autochtones ne sont pas seulement un héritage, mais aussi l’avenir,” déclare Jaymar.  

En cette Journée mondiale de l’entrepreneuriat, l’histoire de Daniel et Jaymar nous rappelle que les connaissances autochtones sont source d’innovation. Leur entreprise ne se limite pas à la production de café: elle cultive un avenir où la culture, la communauté et la conservation prospèrent ensemble. 

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Les Peuples Autochtones et l’intelligence artificielle: défendre les droits grâce aux principes du respect et du consentement

À l'occasion de la Journée des Peuples Autochtones, nous soulignons que le respect et le consentement doivent guider à la fois l'engagement et l'utilisation éthique de l'intelligence artificielle.

Aujourd’hui, 9 août, le monde entier se réunit pour célébrer la Journée internationale des peuples autochtones. Des forêts tropicales d’Amérique latine aux savanes d’Afrique, en passant par les îles d’Asie, les montagnes d’Océanie et les toundras de l’Arctique, les Peuples Autochtones continuent de protéger la biodiversité mondiale, de préserver les connaissances traditionnelles et de défendre des cultures profondément enracinées dans leur terre. 

Les Peuples Autochtones cultivent un éventail extraordinaire de traditions vivantes, allant de pratiques et de savoir-faire à des systèmes de connaissances et d’expressions qui incarnent les valeurs de respect, de soin et de réciprocité avec la nature. Ces traditions renforcent également la compréhension des nombreuses visions du monde et des systèmes de valeurs qui guident les relations des peuples autochtones avec le monde naturel.

Hijos de la Tierra, Concours photo, 2023

En pratiquant et en transmettant cet héritage, les communautés autochtones préservent leur vitalité, leur résilience et leur bien-être collectif. 

La Journée des peuples autochtones est plus importante aujourd’hui qu’à aucun autre moment de l’histoire, car les défis auxquels nous sommes confrontés – changement climatique, perte de biodiversité et essor rapide des nouvelles technologies – exigent que la sagesse, le leadership et les droits des peuples autochtones soient au cœur des solutions mondiales. 

Les Peuples Autochtones et les communautés locales protègent au moins la moitié des terres de la planète, qui abritent la majeure partie de sa biodiversité. Leur patrimoine vivant – connaissances, pratiques et valeurs enracinées dans le respect, la gestion responsable et la réciprocité avec la nature – offre des solutions éprouvées pour faire face aux crises climatiques et écologiques actuelles. Lorsque les forêts sont menacées, lorsque des espèces disparaissent et lorsque les effets du changement climatique s’intensifient, les peuples autochtones se dressent comme les gardiens de l’équilibre entre l’humanité et le monde naturel.

Pusaka, Concours photo, 2023

Engagement authentique et consentement libre, préalable et éclairé

Cette journée nous rappelle également les principes qui doivent guider nos actions lorsque nous nous engageons auprès de nos frères et sœurs autochtones : le respect, l’ l’authenticité, l’engagement et le consentement libre, préalable et éclairé. Tout comme les peuples autochtones décident de la manière dont leurs connaissances et leur culture sont partagées, le monde doit veiller à ce que les nouveaux outils, tels que l’intelligence artificielle, soient utilisés de manière éthique, en amplifiant les voix autochtones plutôt qu’en se les appropriant. 

Notre directrice générale, Minnie Degawan, a présenté les principes de l’engagement avec les peuples autochtones lors d’un webinaire organisé par Asia Pacific Resources International Limited (APRIL). Elle nous rappelle qu’un véritable engagement avec les peuples autochtones doit être fondé sur le respect, la confiance et le consentement. Entrer sur le territoire autochtone, c’est entrer chez quelqu’un.  

Minnie Degawan, directrice générale de la FSC Indigenous Foundation 

Un engagement authentique nécessite écoute, co-création et collaboration. Il ne s’agit pas de consultations ponctuelles, mais de relations continues fondées sur la dignité. Pour le secteur privé, cela signifie établir une confiance qui mène à des partenariats à long terme, à une licence sociale d’exploitation et à des résultats plus durables. Pour les gouvernements, cela renforce la légitimité, garantit que les politiques sont adaptées à la culture et soutient des actions efficaces en faveur du climat et de la biodiversité. Dans les deux cas, l’établissement de relations n’est pas seulement une question de respect, il est essentiel pour un impact durable. 

Le consentement n’est pas une liste de contrôle. Il s’agit d’un dialogue vivant, d’un spectre qui va de “non” à “peut-être,” “oui, si” et “oui,” toujours façonné par les traditions culturelles et les voix de la communauté. Les communautés expriment cela notamment à travers l’art et la photographie: elles choisissent les histoires qu’elles souhaitent partager, la manière de les partager et avec qui. 

ENGITOK – la femme Maasai, concours photo, 2023

Souveraineté des données autochtones: un appel mondial en faveur d’une technologie éthique

Tout comme les photographies nécessitent le consentement et le respect, il en va de même pour l’utilisation des nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle. Les peuples autochtones doivent garder le contrôle de leurs connaissances, de leurs images et de leurs voix, ainsi que de la manière et du moment où celles-ci sont utilisées. La technologie doit amplifier l’autoreprésentation des Peuples Autochtones, et non s’en approprier.

Un exemple frappant nous vient d’Aotearoa (Nouvelle-Zélande), où les dirigeants maoris façonnent le débat sur l’intelligence artificielle. Lors du sommet sur l’intelligence artificielle organisé par l’ , des experts tels que le Dr Karaitiana Taiuru, Elle Archer et Moka Apiti ont souligné que les données maories doivent être traitées comme des taonga, c’est-à-dire des trésors protégés par le Te Tiriti o Waitangi (le traité de Waitangi). Ils nous ont rappelé que l’implication des communautés autochtones dans le développement de l’IA nécessite l’établissement de relations, un engagement à long terme et le respect des protocoles culturels, qu’il s’agisse de prononcer correctement les noms ou d’impliquer les communautés dès le début. Leur message était clair: l’IA ne doit pas être un outil d’extraction, mais un moyen d’amplifier la sagesse collective, de préserver le patrimoine culturel et de défendre la souveraineté des données autochtones. Cette vision fait écho aux principes d’engagement — respect, confiance et réciprocité — qui sont essentiels pour tous les peuples autochtones à travers le monde. (Culture & Design Lab, 2023) 1

Lors du webinaire virtuel organisé à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones 2025, intitulé “Peuples autochtones et IA: défendre les droits, façonner l’avenir,” et animé par la Division du développement des peuples autochtones du Secrétariat du Forum permanent sur les questions autochtones, les voix puissantes des panélistes autochtones ont fait écho à un message clair: l’intelligence artificielle doit être éthique, inclusive et fondée sur les droits des peuples autochtones.  

Comme l’a déclaré Aluki Kotierk, leader inuit et présidente du Forum permanent sur les questions autochtones: “Sans garanties, l’IA risque d’engendrer une nouvelle forme de colonisation, codée dans des algorithmes qui façonnent nos vies. Pour garantir que l’IA serve les peuples autochtones, nous devons adopter une approche fondée sur les droits. Les peuples autochtones doivent guider le développement de l’IA, et la gouvernance des données est essentielle.

Au cours du webinaire, Danielle Boyer, jeune inventrice autochtone ojibwée dans le domaine de la robotique, a déclaré: “Les gens oublient souvent que nous, les peuples autochtones, avons toujours été des inventeurs, des scientifiques et des ingénieurs. Nos jeunes sont brillants: mes élèves créent des applications, fondent des organisations, conçoivent des robots et élaborent des solutions. Ils disposent déjà des outils dont nous avons besoin pour façonner l’avenir.” Danielle a expliqué que ce qui manque, ce sont les opportunités, telles que la possibilité de dialoguer directement avec les grandes entreprises et de combler le fossé qui les sépare des communautés autochtones.  

Conclusion: 

En cette Journée des Peuples Autochtones, nous nous rappelons que le respect, la confiance et le consentement sont les fondements d’un engagement éthique. Que ce soit dans le domaine de l’action climatique, de la conservation de la biodiversité ou de l’intelligence artificielle, les peuples autochtones doivent rester au centre en tant que détenteurs de droits et leaders, en particulier les jeunes autochtones, car ils sont essentiels à cet avenir, apportant innovation, connaissances et engagement à leurs communautés.

Il est temps de défendre, de soutenir et de partager, afin que les voix autochtones montrent la voie à suivre. 

Source: 

  1. Culture & Design Lab (2023). Engaging with Māori in Artificial Intelligence. Culture & Design Lab. 

https://cultureanddesignlab.com/blog/article-145901

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De la terre à la scène mondiale: les femmes autochtones se préparent pour la COP30

Une formation régionale co-organisée par DGM Global, Conservation International et la Fondation autochtone FSC pendant la Semaine du climat au Panama 2025

Au cours de la Semaine du climat au Panama 2025, un rassemblement important de femmes leaders autochtones de toute l’Amérique latine a eu lieu. L’atelier de renforcement des capacités des femmes autochtones pour la défense des négociations sur le climat et la biodiversité, organisé par le Mécanisme de subventions spécialisées (DGM), Conservation International et la Fondation autochtone du FSC, a créé un espace de dialogue, d’apprentissage et d’action collective. Les participantes venues du Mexique, de Colombie, d’Équateur, du Honduras, du Brésil et du Guatemala se sont réunies pour renforcer leurs compétences techniques, échanger leurs expériences et approfondir leur impact sur la gouvernance environnementale mondiale. Qu’elles soient déjà engagées dans des activités de plaidoyer au niveau national ou qu’elles commencent tout juste leur parcours, elles partageaient toutes le même engagement : faire progresser le leadership autochtone dans les négociations sur le climat et la biodiversité.  

Réflexions des femmes leaders autochtones

L’apprentissage ne passe pas seulement par les connaissances techniques, mais aussi par le dialogue intergénérationnel et la revitalisation du savoir ancestral. Au cours de l’atelier, les participantes ont partagé plusieurs réflexions :  

La COP a débuté il y a 33 ans, mais les engagements pris n’ont pas beaucoup progressé au cours des trois dernières décennies. Il a été observé que de nombreuses décisions restent concentrées entre les mains des gouvernements et qu’il est nécessaire d’intégrer les connaissances ancestrales dans les politiques climatiques afin de garantir des progrès à la fois durables et collectifs.  

Les participants ont également reconnu la complexité des questions climatiques et ont noté que celles-ci ne sont souvent pas communiquées de manière accessible aux communautés. Ils ont appelé à traduire les concepts techniques dans des formats plus compréhensibles afin que les communautés puissent s’y référer dans leur propre contexte. Bien que ces questions puissent sembler nouvelles dans les forums internationaux, elles existent depuis longtemps dans les pratiques ancestrales, les visions du monde et les valeurs des peuples autochtones.  

« Ces questions ne sont pas nouvelles pour nous. Ce dont nous avons besoin, c’est que notre façon de les nommer soit reconnue », a déclaré un participant.  

Les jeunes montrent la voie

Les nouvelles générations de peuples autochtones sont prêtes à relever le défi du changement climatique à partir de leurs propres réalités et perspectives. Parmi elles, on trouve de jeunes professionnels qui combinent les connaissances traditionnelles et une formation formelle pour défendre leurs communautés sur la scène internationale. L’un des moments les plus inspirants a été d’entendre des jeunes femmes autochtones exprimer leurs préoccupations et leurs aspirations à être des agents du changement au sein de leurs communautés. Elles ont parlé de trouver des solutions et de faire entendre la voix de leurs peuples sur la scène internationale.  

Rosibel Rodríguez Gallardo, du peuple Ngäbe du sud du Costa Rica, a déclaré:  

« C’est un privilège de participer pour la première fois à un rassemblement international de femmes autochtones au Panama. Je veux apprendre beaucoup afin de pouvoir partager mes connaissances avec mon peuple. »

Ce changement générationnel, ancré dans le respect et la continuité des connaissances ancestrales, témoigne d’un engagement durable en faveur de la lutte des peuples autochtones pour la justice environnementale et climatique.  

Un partenariat pour l’avenir

La réunion a également été l’occasion de créer des réseaux de soutien entre les femmes autochtones de différents pays, de promouvoir l’apprentissage mutuel et de renforcer le leadership de chaque participante. Les jeunes femmes ont démontré leur engagement envers leurs communautés et leur volonté de continuer à influencer l’agenda climatique.  

De gauche à droite : Rosibel Rodríguez Gallardo et Yeshing Upún

Yeshing Upún, Maya Kaqchikel et membre du Réseau des femmes autochtones pour la biodiversité en Amérique latine et dans les Caraïbes, a déclaré: 

« C’est un plaisir d’échanger des expériences et des connaissances, mais surtout d’unir nos efforts et de faire entendre notre voix en réponse aux différentes propositions qui seront élaborées dans le cadre de la COP30 et des négociations en cours sur la biodiversité. » — Yeshing Upún 

À l’issue de la Semaine du climat, Minnie Degawan, directrice générale de la Fondation autochtone FSC, a déclaré :  

« La Semaine du climat devrait être plus sensible aux aspects culturels des populations locales. »

Minnie Degawan, directrice générale de la Fondation autochtone FSC

Ses paroles nous rappellent qu’il n’est pas possible d’avancer vers un avenir climatique juste sans une écoute active, un profond respect et une inclusion véritable de ceux qui, depuis des temps immémoriaux, protègent la vie en harmonie avec la Terre Mère.  

Sineia do Vale – Coprésidente du Caucus des peuples autochtones  

La justice climatique s’exprime : un pas vers la COP30

Alors que le monde se tourne vers la COP30 à Belém, les femmes autochtones renforcent non seulement leur leadership, mais acquièrent également les connaissances techniques nécessaires pour participer aux négociations internationales sur le climat. Si l’atelier de Panama était axé sur le renforcement des capacités, les stratégies de plaidoyer et l’apprentissage entre pairs, il s’inscrivait également dans un effort plus large visant à garantir que les femmes autochtones soient outillées pour participer de manière significative à des espaces formels tels que la 62e session des organes subsidiaires (SB62) dans le cadre du processus de la CCNUCC. 

Organisée parallèlement à la Semaine du climat 2025 au Panama, cette réunion a complété d’autres efforts préparatoires, tels que les formations techniques organisées plus tôt en juin par des partenaires tels que le Forum international des peuples autochtones sur le changement climatique (IIFCC), le Forum international des jeunes autochtones sur le changement climatique (IIYFCC), le DOCIP, Nia Tero et le Fonds volontaire des Nations unies pour les peuples autochtones (UNVFIP). Ces sessions ont porté sur la structure et l’ordre du jour de la SB62 et sa pertinence pour la COP30, y compris les principaux axes de négociation tels que l’objectif mondial d’adaptation et l’article 6 de l’Accord de Paris. 

Ensemble, ces efforts soulignent l’importance de lier le plaidoyer politique à la préparation technique, afin de garantir que les femmes autochtones soient non seulement visibles dans les espaces mondiaux consacrés au climat, mais aussi pleinement préparées à façonner les résultats. 

Réflexions finales

Alors que le monde se prépare pour la COP30 à Belém, les voix, les connaissances et le leadership des femmes autochtones doivent rester au centre des négociations sur le climat et la biodiversité. Cet atelier, rendu possible grâce à la collaboration entre DGM Global, Conservation International et la FSC Indigenous Foundation, a réaffirmé le pouvoir des partenariats pour créer des espaces où les femmes autochtones peuvent développer leurs compétences, partager leurs connaissances et façonner les agendas mondiaux. Il est essentiel de renforcer ces alliances afin de garantir que les femmes autochtones ne soient pas seulement présentes dans les espaces décisionnels, mais qu’elles mènent également les efforts visant à construire un avenir plus juste et plus durable pour tous.  

Par Maria De Leon (FSC Indigenous Foundation) et Lidiane Castro (Conservation International)

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